vendredi 24 février 2012

POUR EN FINIR AVEC EMIR KUSTURICA

Certains me reprocheront sans doute mon obsession quasi maladive à dénoncer les dérives d’Emir Kusturica, tendance particulièrement visible sur Facebook, où la moindre éructation du cinéaste, du haut des cimes de son Küstendorf, suscite fiel et agressivité de ma part.   
Sans doute le caractère systématique de mes attaques doit lasser ou irriter, mais « Küstürika », comme disent ses fans français (qui paradoxalement n’ont jamais fait l’effort d’apprendre la bonne prononciation : « koustouritza »), m’insupporte, ainsi que toute l’idolâtrie qui l’accompagne. 
 
Tant qu’une minette tendance « Martine va à Guca » coupera brutalement un vieux Béru en pleine bringue pour mettre « Kalashnikov » à la place, tant que le mot « Küstürika » suscitera des « c’est géniaaal » aveuglés, tant que notre ministre du « désert culturel français en marche » lui décernera la légion d’horreur, tant que des festivals pseudo droits-de-l’hommistes l’inviteront avec le tapis rouge, tant que No Smoking Orchestra chantera en France ses hymnes pro-génocidaires sans que le public en soit informé, tant que les journalistes français continueront de pratiquer les interviews passe-plat (« vous reprendrez bien une autre question consensuelle, M. Küstürika ? ») … Bref, tant qu’on continuera à le présenter comme un type formidable sans aucune prise de distance, je risque de m’allumer encore…


Et si on en finissait avec Emir Kusturica ? Voici compilé et décortiqué, un abécédaire subjectif et non-exhaustif de l’intox Kusturica...

dimanche 19 février 2012

ULTIME ATHENES

Depuis déjà une semaine, alors qu'Athènes est en flamme, les commentaires et opinions fusent dans ce gros PMU virtuel que sont les réseaux sociaux et autres fils de discussion. A gauche de la gauche, l'ambiance insurrectionnelle qui agite la capitale grecque est perçue comme le début d'un possible "grand soir" révolutionnaire. Plus à droite, c'est plutôt le "ils l'ont bien cherché", méprisant et peu nuancé, qui s'exprime.
Ni l'un ni l'autre ne me semblent convenir. Le "grand soir", au sens de "moment pouvant favoriser l'émergence d'une nouvelle société", nécessite un projet structuré, un objectif. Or là, l'objectif est la survie dans un monde qui s'écroule. Je ne dis pas que personne ne réfléchit ni ne défend un projet parmi les manifestants athéniens, bien au contraire, mais j'ai quand même le sentiment - certes vu de loin, donc un rien faussé - que c'est la fuite en avant qui domine. 

Par ailleurs, dans un pays où l'armée s'emmerde depuis la fin des colonels, d'autant qu'on ne l'a jamais laissé se friter avec l'ennemi héréditaire turc, le "grand soir" pourrait finir en Pinochet dansant le sirtaki sur la place Syntagma