jeudi 5 mai 2011

IN LAIBACH WE TRUST


Il y a quelques jours, Kusturica et Laibach étaient ensemble sur le bateau Yougosonic. A la fin du post, Kusturica est tombé à l’eau, Laibach s’en sortant avec une ébauche de réhabilitation, digne des meilleurs changements de régime politique. Avant de poser sous peu « un certain regard » sur Emir Kusturica, essayons aujourd’hui de décortiquer un peu plus en détail le « cas » Laibach.

Fondé en 1980 dans la ville minière de Trbovlje, en Slovénie, Laibach est unique à plusieurs égards. C’est sans doute l’un des rares groupes underground yougoslaves, puis slovènes à avoir eu une carrière internationale d’importance. C’est aussi une formation à côté de laquelle les caprices de stars des Stones, la décadence gay d’un Frankie Goes To Hollywood, les escroqueries rock’n’roll des Sex Pistols font figure de joyeuse déconnade potache. Seules l'ont dépassé peut être l’agitation intégristoïde d’un Yusuf Islam aka Cat Stevens, et les diatribes homophobes de Sexion d’assaut. On l’a déjà écrit, ici et , Laibach s’est imposé dans le paysage musical avec une imagerie totalitariste inquiétante, qui a suscité autant le malaise que paradoxalement la fascination, fascination qui s’est exercée bien au-delà de la branche faf du milieu goth ou indus.